Depuis le 1er janvier, les camions de plus de 40 tonnes ne peuvent plus franchir les frontières françaises. Une nouvelle contrainte pour les routiers, estime Didier Michel, responsable de TFM à Houdeng.

Pour Didier Michel, responsable du groupe TFM (Transports Fernand Michel et Michel Logistics à Houdeng) implanté dans le zoning de Garocentre à Houdeng, cette loi française complique encore un peu plus la vie des transporteurs routiers. « Il y a les différentes taxes, la hausse du prix du gazoil… Nous sommes victimes de tout. Voilà encore quelque chose qui va nous mettre des bâtons dans les roues. »

« On ne peut pas contrôler tous les poids »

Dans la pratique, désormais, les transporteurs sont passibles d’une amende de 135 € s’ils sont contrôlés avec un tonnage plus important que 40 tonnes. Selon Didier Michel, dont plus la moitié de ses véhicules se rendent en France, il faudra s’assurer de la responsabilité du client ou même la renforcer. « Il y a certaines marchandises que nous ne pouvons pas peser nous-mêmes. Nous devons donc faire confiance aux clients puisque nous sommes dans l’impossibilité de vérifier si le poids de la marchandise dépasse ou non la limite. Il y a une clause de responsabilité mais on doit s’assurer de celle-ci car je veillerai à ce que ma société continue à faire les choses dans les règles. »

20 à 30 % des véhicules affrétés par l’entreprise houdinoise transportent des marchandises pour un total de plus de quarante tonnes. « Nous avons des clients comme Maxi Toys où des palettes font quatre tonnes. Pour ce type de clients, il n’y a donc aucun souci. Par contre, cela sera plus problématique pour des transports de matériel dont une bobine à peine pèse déjà une tonne… »

Alors que le secteur est souvent montré du doigt pour son impact environnemental, cette nouvelle réglementation aura pour conséquence d’augmenter le nombre de camions sur les routes et la pollution engendrée par ceux-ci. « On préconise partout la diminution du transport routier. Or, cette mesure va faire que plus de camions se retrouveront au final sur la route. »

Un effort des clients

Concrètement, Didier Michel demandera à ses clients dont les marchandises pourraient dépasser 40 tonnes de diminuer leur quantité par transport. « Pour nous, s’ils restent chez nous et diminuent tout simplement, cela ne posera pas de problème puisque le prix du transport est le même que ce soit 40 ou 44 tonnes. Mais, ce que nous craignons, c’est que nos clients se retournent vers des sociétés françaises qui, elles, peuvent continuer à transporter jusqu’à 44 tonnes. »

Le responsable de TFM compte investir dans camions plus légers mais tout aussi résistants. « Il faut savoir que le poids du semi-remorque compte dans le poids total. Il est donc intéressant d’avoir des camions qui, à la base, pèsent moins, mais sont tout aussi robustes. »

 

Article du Journal Sudinfo – La Gazette, publié le 05/01/2022, cliquez ici pour avoir accès à l’article