En raison de la chaleur, une décision inédite a par ailleurs été prise dans l’une de nos écluses à la frontière avec les Pays-Bas à Lanaye, près de Visé. Les bateaux ne passeront plus un par un, mais devront attendre pendant une heure afin d’être suffisamment nombreux pour activer l’écluse. Ce qui permettra en fait de réduire fortement la consommation d’eau, soit 80 millions de litres par passage.

William transporte plus de deux tonnes de graviers sur son bateau. Il est à l’arrêt amarré en amont à une centaine de mètres de l’écluse. Il doit patienter durant une heure et ne comprend pas pourquoi.

« C’est le cas, partout en Wallonie. C’est vraiment impossible de faire un plan de navigation parce que nous devons attendre tellement longtemps à chaque écluse », déplore William, un batelier.

Depuis samedi, la restriction est mise en place à partir d’Ampsin près de Huy jusqu’à la frontière néerlandaise. Dans sa tour de contrôle sur son ordinateur, Claude Tousset, éclusier, scrute chaque mouvement de bateaux. Ils sont tous regroupés à 500 mètres des portes de l’écluse.

« On peut les voir venir de loin, on peut anticiper, mais voilà, les faire attendre une heure effectivement, c’est compliqué. Ici, on sait dire qu’il y a tel et tel bateau qui arrivent donc effectivement ça facilite, mais bon la tension est toujours présente », détaille l’éclusier.

L’objectif est de diminuer le nombre de bassinets et de perte d’eau évacués à chaque fois vers les Pays-Bas.

Serge Toussaint, porte-parole du service public de Wallonie mobilité et infrastructures: « Vous voyez l’immensité de l’écluse de Lanaye qui fait 225 mètres sur 25 mètres avec un dénivelé de 14 mètres. Ce qui fait 80.000 mètres cubes d’eau économisée par bassinet évité ».

Une décision qui permet surtout de maintenir le canal Albert à niveau.

« Évidemment, c’est utile parce qu’il faut garder la possibilité de naviguer sur les cours d’eau, donc il faut une certaine hauteur pour que les bateaux puissent naviguer. C’est dans ce sens-là qu’on économise l’eau« , nous précise Serge Toussaint.

Plus de 90 bateaux sont ainsi retardés chaque jour. Sans nouvelles fortes précipitations, cette mesure restera maintenue jusqu’à nouvel ordre.

Article publié le 22 juin, cliquez ici pour retrouver l’article en entier