La découverte fortuite le 14 décembre 2020 de plus d’une tonne de cocaïne sur un quai du port autonome de Liège avait retenti comme un signal d’alerte. Bien que ce déchargement de drogue rive droite de la Meuse, à hauteur de Renory, puisse être la conséquence d’une erreur d’aiguillage de marchandises au niveau du port d’Anvers ou d’une désorganisation des trafiquants, l’arrivée de conteneurs  » contaminés  » en région liégeoise devait désormais être envisagée comme une possibilité.

L’alerte a-t-elle été entendue ? La RTBF, en collaboration avec le quotidien L’Echo, a sondé plusieurs acteurs du monde de la sécurité, de la justice et de l’entreprise. Les contacts ont été étendus au port de Bruxelles dont le terminal charrie également des conteneurs maritimes en provenance d’Anvers, certaines marchandises poursuivant ensuite leur navigation vers Garocentre à La Louvière.

Au sud de la Belgique, le  « port sec » d’Athus, plateforme logistique 100% terrestre directement connectée au port anversois par le rail, a retenu l’attention. La police et les douanes viennent d’y mener une première action de contrôle de conteneurs.

Des sites vulnérables

De Bruxelles à Athus en passant par Liège, les propos de plusieurs policiers, magistrats et douaniers sollicités séparément se rejoignent pour soutenir que les ports intérieurs doivent être considérés comme des sites vulnérables au trafic de drogue. Cette appréciation s’appuie sur une analyse de risque théorique, plus que sur la collecte d’informations remontant du terrain.

Les interlocuteurs avec lesquels nous avons échangé résument et questionnent l’état des connaissances de manière identique. L’un d’eux synthétise ainsi :  » à l’heure actuelle, on n’effectue aucune recherche spécifique au niveau de ces ports. Donc, on ne trouve rien. Cela signifie-t-il que rien ne se passe ou que rien ne va se passer à l’avenir ? Le doute est largement permis « .

Une partie des paquets de cocaïne retrouvés sur un quai de déchargement du port de Liège fin 2020.
Une partie des paquets de cocaïne retrouvés sur un quai de déchargement du port de Liège fin 2020. © Police Judiciaire Fédérale

Fin 2020, la drogue saisie au port de Liège avait été mise au jour inopinément par des manutentionnaires occupés à transférer du ciment conditionné en  » big bags  » depuis un conteneur maritime vers un camion. Cette découverte, révélée à l’époque par la RTBF, a finalement été reliée au dossier  » Encro « , une vaste affaire de trafic international de stupéfiants jugée pour l’instant à Bruxelles.

Les trafiquants sont sans cesse à la recherche de points faibles, avec moins contrôles

A ce jour, selon les informations disponibles, aucun autre dossier judiciaire en cours ne fait état du port comme point de passage pour des activités de narcotrafic.

Dans l’arrondissement de Liège, les regards se tournent pour l’instant davantage vers le ciel. Plusieurs enquêtes et saisies douanières ont en effet démontré que  » Liège Airport  » était la cible de réseaux criminels. Certains importent de la cocaïne par avion depuis l’Amérique du Sud alors que d’autres acheminent des produits chimiques venus de Chine pour fabriquer des drogues de synthèse, comme l’ont montré de récentes saisies rapportées par la RTBF.

 » Compte tenu des renseignements disponibles et de nos moyens limités, nous accordons actuellement une priorité à l’aéroport « , confirme un policier liégeois. Mais, selon lui,  » le bon sens commande d’être proactif à l’avenir concernant le port ; de connaître les lieux, de comprendre ce qui s’y déroule et de structurer des actions avec l’ensemble des protagonistes.  »

Damien Leboutte, futur procureur du Roi de Liège, aborde la question du port dans son plan de gestion.
Damien Leboutte, futur procureur du Roi de Liège, aborde la question du port dans son plan de gestion. © Belga

Le procureur Damien Leboutte abonde.  » Il est indispensable de disposer d’une image concrète des activités au sein de l’aéroport et du port, ainsi que des entreprises installées sur ces deux sites « , insiste le magistrat spécialisé dans le domaine de la criminalité organisée.

Appelé à endosser prochainement la fonction de procureur du Roi de Liège, Damien Leboutte note dans son plan de gestion qu’il  » semble essentiel de porter une attention spécifique au port autonome de Liège et à Liège Airport « .  » Les multiples contrôles opérés au niveau du port d’Anvers, du port de Rotterdam, de l’aéroport de Bruxelles national peuvent laisser penser qu’un déplacement de la criminalité vers des ports plus périphériques et moins contrôlés est une possibilité « , explique-t-il.

La position stratégique du port de Liège pourrait attirer les criminels

Le port de Liège s’étale sur 33 zones pour une superficie totale de près de 400 hectares, de part et d’autre de la ville, le long de la Meuse et du canal Albert. Premier port intérieur belge, connecté aux réseaux routier et ferré, il se présente comme  » l’arrière-pays des ports de la Mer du Nord  » que sont Anvers, Zeebruges, Rotterdam et Dunkerque et comme  » un centre de transport intermodal remarquablement bien situé à proximité des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la France « .

Le trafic de conteneurs a connu une hausse importante durant les dernières années, malgré un ralentissement en 2023 avec 83 000 conteneurs manutentionnés.

Le port autonome de Liège, zone de Monsin.
Le port autonome de Liège, zone de Monsin. © BELGA – MICHEL KRAKOWSKI

Le complexe portuaire est un atout pour le déploiement économique de la région, d’autant que le rôle des ports intérieurs dans la chaîne logistique globale est de plus en plus important. Mais les nombreux avantages de cet outil pour l’économie régulière pourraient aussi attirer des malfaiteurs dissimulant leur trafic sous des activités licites, supputent les spécialistes de la lutte contre la criminalité organisée.

L’approche administrative pour pallier un déficit de contrôle et d’information

Sur les sites du port autonome de Liège, les contrôles multidisciplinaires coordonnés des douanes, police et autres services d’inspection ont été très rares ces dernières années, selon le constat rapporté à la RTBF par des acteurs de première ligne.  » Aujourd’hui, cette quasi-absence des services fait que nous sommes en manque d’informations et donc aveugles au niveau du port « , juge un policier.

Parmi les pistes que certains prévoient de renforcer à l’avenir autour des zones portuaires (et aéroportuaires) liégeoises figure l’approche administrative de la lutte contre la criminalité. L’objectif d’une telle approche, distincte de la voie judiciaire, est de contrecarrer l’implantation d’organisations criminelles dans des structures légales en adoptant des mesures au niveau local.

Une nouvelle loi, publiée le 7 février au Moniteur belge et dont la mise en œuvre est en préparation via une série d’arrêtés royaux, permettra dans le futur de mener des enquêtes d’intégrité dans les secteurs économiques affectés par le crime organisé. Si les recherches font apparaître un risque sérieux qu’une entreprise soit utilisée pour couvrir des activités de trafic ou de blanchiment d’argent par exemple, une commune pourra refuser un permis ou imposer une fermeture de l’exploitation.

Des entreprises privées sonnent l’alerte

Les manutentionnaires et usagers du port de Liège, rassemblés dans l’association Mupol, affirment partager les inquiétudes des services de sécurité en matière de trafic de drogue.  » La forte croissance du trafic conteneur à Liège n’a pas été suffisamment anticipée « , estiment Olivier Stevens et Stéphane Jaumot, respectivement président et administrateur de la Mupol.

Si la Mupol s’exprime pour la première fois publiquement sur le sujet, elle dit interpeller régulièrement la direction générale du port autonome de Liège, organisme d’intérêt public. Les concessionnaires du port s’inquiètent de  » l’absence de mesures pour protéger nos terminaux contre le risque d’attirer les malfaiteurs en tout genre « .  » Nos alertes ne sont pas suivies d’effet « , regrettent les entreprises privées, craignant les possibles trafics mais aussi vols, dégradations ou accidents sur le complexe portuaire.

Trois terminaux conteneurs sont exploités près de Liège. La RTBF a pu observer que l’accès à au moins un de ces terminaux était particulièrement aisé, sans qu’il soit nécessaire de s’identifier.  » Il est clair que des efforts peuvent être fournis pour améliorer la sécurité « , juge un cadre d’une entreprise active au port, faisant toutefois remarquer que  » les coûts de sécurisation sont élevés alors que les marges sur la manutention sont faibles « .

Le Port autonome de Liège reste attentif

Le 20 mars, la Mupol a transmis au port de Liège un courrier réitérant ses préoccupations.  » La réponse officielle à ce courrier est actuellement en cours de rédaction « , a fait savoir le port autonome le 16 avril à la RTBF et à l’Echo. Par la voix d’Hélène Thiébaut, responsable de la communication, le port indique rester attentif à la problématique du trafic de stupéfiants car  » malheureusement, la criminalité relative à la drogue va s’étendre à l’ensemble des ports belges, y inclus les ports intérieurs « .

L’autorité portuaire liste une série de travaux, de réglementations et de projets en cours, à titre de mesures préventives : une rénovation de l’éclairage réalisée ou programmée selon les sites, la participation du port à un organisme national rassemblant services de sécurité et de renseignement, la loi sur la sûreté maritime renforcée et l’objectif d’extension de la certification ISPS aux terminaux fluviaux de conteneurs liégeois

Les terminaux fluviaux du port autonome de Liège bientôt soumis aux mêmes règles que les grands terminaux maritimes ?
Les terminaux fluviaux du port autonome de Liège bientôt soumis aux mêmes règles que les grands terminaux maritimes ? © BELGA – JONAS ROOSENS

L’application de la norme ISPS (code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires) imposera par exemple l’installation de clôtures, de contrôles d’accès et de screening pour certains employés.

A ce stade, les concessionnaires privés du port se montrent sceptiques. Ils notent que  » la mise en place de la norme ISPS prendra des années et elle n’éloignera pas les trafiquants, comme on le voit à Anvers ou dans d’autres ports « .

 » Nous voulons exercer nos activités sans être inquiétés par les activités des organisations criminelles « , insiste la Mupol, considérant que  » l’obligation de sécurisation relève des pouvoirs publics et non du secteur privé, même si nous sommes évidemment prêts à coopérer comme partenaires.  » Le port rappelle pour sa part  » qu’il appartient à nos concessionnaires, et non au port autonome de Liège, de sécuriser leur propre site, même si nous tentons dans la mesure du possible de concourir à ce résultat « .

Bruxelles, hyperconnectée à Anvers

La saisie d’une cargaison de cocaïne fin 2020 au port de Liège figure au dossier judiciaire  » Encro « . Dans la même affaire, l’accès à Bruxelles par voie d’eau est évoqué par un des prévenus. L’homme, ainsi que l’a rapporté le procureur dans son réquisitoire au début de cette année, aurait nourri l’idée d’acheter un bateau pour transporter de la cocaïne. Avec ce navire,  » on pourrait même rentrer à Bruxelles ou à Ostende « , selon les propos tenus par le suspect sur une messagerie cryptée.

Véritable projet criminel ou fanfaronnade ? Quoi qu’il en soit, le plan n’a pas été mis à exécution. Et aujourd’hui, aucun renseignement ne fait état d’importation effective de drogue via le port de Bruxelles.  » Jusqu’ici, nous n’avons pas saisi des quantités impressionnantes de stupéfiants « , constate le capitaine du Port de Bruxelles, Jerry Vanhemelen.

De quoi être rassuré ? Pas totalement. Selon un policier bruxellois expérimenté dans l’analyse des tendances criminelles,  » la question n’est pas de savoir si le port de Bruxelles sera un jour utilisé par les trafiquants, la question est de savoir quand « .  » Aujourd’hui, la conscience sécuritaire autour du port est peu présente. Nous devons renforcer la vigilance « , soutient le policier.

Le port de Bruxelles, terminal à conteneurs.
Le port de Bruxelles, terminal à conteneurs. © Belga

Second port intérieur belge, le port de Bruxelles s’étend sur 9 kilomètres de quais au cœur de la ville. A la fois centre de loisirs nautiques et port de mer, il est à 5 heures de navigation du port d’Anvers. Le Masterplan «  Horizon 2040  » du port de Bruxelles prévoit une  » augmentation significative du trafic de conteneurs « . En 2022, le transport de marchandises conteneurisées a connu une hausse record de plus de 30%, avec le transit par Bruxelles de près de 57.000 conteneurs.

Un des enjeux du port bruxellois tel que décrit dans le Masterplan  » consiste à agir en tant que plaque tournante d’un réseau avec Anvers comme hub et avec des partenaires qui peuvent être situés au sud et au nord de la zone du canal de Bruxelles « . Dans les prochaines années, le port de Bruxelles entend tripler la superficie de son terminal à conteneurs.

Un plan pour donner au port une place dans la politique de sécurité bruxelloise

La croissance du port de Bruxelles, sa position géographique et la vulnérabilité qu’il pourrait représenter pour le trafic de stupéfiants ont poussé au développement d’un plan spécifique, selon les informations collectées par la RTBF et l’Echo. Ce plan stratégique, dont le déploiement est envisagé à moyen et long terme, vise à donner à la zone portuaire une place à part entière dans la politique de sécurité bruxelloise.

 » Un plan de lutte contre le trafic de stupéfiants existe, auquel le port prend part  » confirme le capitaine Vanhemelen. Celui-ci se déclare vigilant et indique que le port communique toutes ses informations et renseignements aux autorités,  » offrant une entière collaboration aux autorités « .  » Depuis un an, des contacts sont établis avec le commissariat national drogues et la police fédérale « , précise Jerry Vanhemelen.

Une version du plan bruxellois datée de fin 2023 fixe quatre grands objectifs opérationnels : sensibilisation à la vulnérabilité du port pour le trafic de drogue, amélioration de la position d’information de la police sur le site, augmentation des moyens de surveillance de la zone et amélioration de la détection des pratiques illégales.

Concrètement, il est par exemple envisagé de mener des actions de dissuasion sur le terrain, d’installer des caméras supplémentaires, d’augmenter le contrôle des marchandises et des entreprises, …

Le plan est dans sa phase initiale ; la plupart des actions sont encore à mettre en place.  » Avec l’explosion attendue du trafic conteneur, ne pas se préparer et ne pas agir exposerait à de grandes difficultés « , confie Alain De Proft, cheville ouvrière du  » plan port  » bruxellois, fraîchement retraité de la police fédérale.

Le terminal conteneurs du port sec d’Athus

 » Se préparer et agir « : l’intention est identique à Athus, à la pointe sud de la Belgique. Le ruisseau de la Messancy et la rivière de la Chiers qui se rejoignent à hauteur de la localité n’ont pourtant rien de voies d’eau navigables. Mais Athus accueille un port sec, soit une plateforme logistique terrestre directement connectée à un port maritime.

Le terminal conteneurs d’Athus (TCA) possède une capacité de traitement de 120.000 containers par an, selon son site officiel. L’infrastructure fait office de lien entre les ports de la mer du Nord (Anvers, Rotterdam, Zeebrugge) et la région de la Sarre (Allemagne) – Lorraine (France) – Luxembourg.

A partir des principaux quais maritimes du port d’Anvers, les containers sont chargés sur des trains et envoyés vers la gare d’Athus au rythme d’une dizaine de voyages par semaine. Les marchandises sont ensuite transférées par camions vers leur destination finale.

Le terminal conteneurs d’Athus, connecté au port d’Anvers par le rail.
Le terminal conteneurs d’Athus, connecté au port d’Anvers par le rail. © BELGA – VINCENT LESCAUT

La RTBF et L’Echo ont appris qu’une opération de contrôle ciblée sur le trafic de stupéfiants avait été menée récemment au terminal d’Athus. Une première du genre. La police judiciaire fédérale du Luxembourg et les douanes sont intervenues au port sec de manière coordonnée. Des conteneurs venus d’Anvers ont été minutieusement inspectés, après une analyse de risque tenant compte notamment de leur pays de provenance et des marchandises déclarées.

Les recherches n’ont mené à aucune découverte majeure. L’objectif de ce premier contrôle était d’affiner la coopération entre services et d’afficher leur présence sur le site. L’opération devrait être rééditée.

Quel rôle pour les douanes ?

La question du contrôle des marchandises et de la possible contamination des conteneurs par des matières illégales renvoie immanquablement au travail réalisé par les douanes, en lien avec leurs partenaires de la police et de la justice. Une quantité record de cocaïne, 116 tonnes, a été interceptée dans le port d’Anvers en 2023. Cinq tonnes ont été saisies à Zeebrugges la même année.

Les douanes mènent-elles aussi des inspections à Liège ou Bruxelles ?  » Vous mettez le doigt où cela fait mal « , chuchote une personne bien au fait de l’organisation douanière. Selon elle,  » l’administration place ses moyens à Anvers au détriment des autres ports et aéroports, que ce soit en termes de personnel ou de matériel comme les scanners « .

Le SPF Finances, dont dépend l’Administration générale des Douanes et Accises, ne souhaite donner  » aucune précision sur les formes de présence et sur la nature et la fréquence des contrôles sur les terminaux de conteneurs dans les ports de Liège et de Bruxelles « .

D’après nos informations, les conteneurs ne font plus l’objet de recherches spécifiquement liées à la drogue dès lors qu’ils ont franchi l’étape de l’entrée sur le territoire par le port d’Anvers. L’initiative menée fin mars au port sec d’Athus serait une exception.

Inspection des conteneurs à Anvers, quelle que soit leur destination finale

Une quantité record de cocaïne, 116 tonnes, a été interceptée dans le port d’Anvers en 2023.
Une quantité record de cocaïne, 116 tonnes, a été interceptée dans le port d’Anvers en 2023. © BELGA – DIRK WAEM

Le service public fédéral Finances affirme  » ne pas ignorer que les ports intérieurs pourraient être des cibles possibles pour le trafic de drogues  » mais assume la stratégie de l’action en amont.  » Notre volonté est de travailler en amont avec le projet de scanner tous les conteneurs à risques qui arrivent à Anvers et de n’en laisser passer aucun à travers les mailles du filet, quelle que soit leur destination finale « .

Les conteneurs en transit à Anvers, venus parfois directement d’Amérique du Sud, et poursuivant leur route vers les ports de Liège ou de Bruxelles font-ils régulièrement l’objet d’analyses de risque  » positives  » et de contrôles ? Les douanes n’ont pas apporté de réponse à cette question.

Une prise de conscience et des projets encore embryonnaires

En début d’année, au moment de présenter le projet de loi pour renforcer la sécurité dans les ports et les installations portuaires, le ministre de la Justice affirmait que  » l’époque de la naïveté est révolue « . Selon Paul Van Tigchelt,  » les drogues et autres marchandises illicites continueront à être expédiées vers la Belgique pour y être redistribuées sur le continent européen. Les bandes organisées essaieront alors de déplacer ces marchandises plus loin vers l’intérieur des terres « .

Parmi les intentions des ministres de la Justice et de l’Intérieur : une meilleure sécurisation des bateaux de navigation intérieure et des terminaux, un contrôle de l’accès aux bâtiments et aux systèmes d’information, des vérifications de sécurité pour les travailleurs exerçant des fonctions critiques… Depuis le 6 mars, un point de contact unique (PortWatch) est disponible pour signaler anonymement aux autorités fédérales des situations suspectes dans et autour de tous les ports belges.

Anvers, qui voit passer plus de 12 millions de conteneurs par an, reste de loin le port belge le plus exposé aux trafiquants. Aucun dossier judiciaire n’atteste aujourd’hui d’une utilisation structurelle des terminaux de Liège, de Bruxelles ou d’Athus par les organisations criminelles. Cependant, tous les acteurs de la sécurité consultés s’accordent à dire qu’il convient d’élever le niveau de vigilance et de connaissances au niveau de ces sites.

Des projets pour sécuriser davantage les ports intérieurs et pour améliorer la collecte d’informations existent à certains endroits et à différents niveaux de pouvoir. Ces projets sont pour la plupart encore au stade embryonnaire.

Source: écrit par Sébastien GEORIS pour RTBF Actus, le 23 avril 2024

Trafic de drogue : les ports de Liège et de Bruxelles possibles cibles des criminels – RTBF Actus

Photo de couverture: © BELGA – JONAS ROOSENS

Retrouvez également le lien pour revoir l’émission Déclic (la Trois) sur le sujet:

Déclic – La Belgique devient-elle un narco-État ? – Auvio (rtbf.be)